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Témoignage – David Sainsbury-Garcia (Metz Canonniers) : « C’est une déception de terminer de cette façon »

Série – Comment les sportifs mosellans s’entraînent pendant le confinement ?
En cette période de confinement, les sportifs mosellans sont contraints de s’adapter pour s’entretenir physiquement. Les problématiques sont presque identiques dans tous les sports : pas d’accès aux structures, report des compétitions, absence de date de reprise… Pour le quatrième épisode de notre série, David-Sainsbury-Garcia, pivot des Canonniers de Metz (Basket/Nationale 2) originaire de Madrid, nous raconte son confinement.

Comment vous entraînez-vous pendant le confinement ?

Nous avons la chance d’avoir notre propre gymnase, à Frescaty. Nous somms des privilégiés. Le basket, c’est mon travail. J’ai le statut de professionnel, comme trois autres joueurs de l’équipe. Le club m’a fait une attestation professionnelle de déplacement pour que je puisse continuer à m’entraîner. Toute l’équipe va au gymnase, mais à tour de rôle. Chacun a un créneau pour qu’on ne se retrouve pas à plusieurs. Je me lave les mains avant de rentrer dans la salle, je nettoie les ballons et les accessoires que j’utilise et je me lave les mains en sortant. Je vais m’entraîner tous les jours pendant une heure et demie : je fais du renforcement musculaire au poids du corps et je m’entraîne aussi à faire quelques shoots. Je pourrais rester chez moi, mais je sais que si j’arrête de m’entraîner, la reprise sera très dure. En plus, je ne croise personne : je prends ma voiture, je vais au gymnase et je rentre chez moi. Et j’insiste, on s’entraîne seul, on respecte les règles, c’est très important. C’est dur de s’entraîner sans les coéquipiers, mais je trouve quand même le moyen de progresser.

Rares sont les sportifs à pouvoir continuer de s’entraîner…

Je sais que nous avons de la chance. Par exemple, je connais des joueurs de 1ère division en Espagne qui sont enfermés chez eux… Même ici, certains ont des enfants, ils ne peuvent pas sortir. Moi, je peux consacrer tout mon temps pour ma copine à la maison et mes entraînements.

Épisode 3 > Lucas Pignatone (CSO Amnéville) : « On se sent un peu emprisonné  »

Avez-vous songé à rentrer à Madrid ?

Il y a quelques semaines, on a appris que la Fédération Française de basket (FFBB) avait suspendu les compétitions. J’ai vu qu’en Espagne, il y avait déjà beaucoup de cas. J’ai donc décidé de rester à Metz parce qu’ici, j’ai accès à la salle pour continuer à m’entraîner.

La FFBB a officiellement annulé la saison 2019-2020 à la fin du mois de mars. C’est une déception pour vous  ?

Forcément, on est déçu. C’est une déception de terminer de cette façon. Une situation pareille, ça n’est jamais arrivé, même pour nos parents, nos grands-parents… Au final, je pense que c’est plus raisonnable pour la santé de tout le monde. On est au contact des autres joueurs, des supporters, des coachs, des bénévoles : le risque de contaminer quelqu’un est majeur, donc c’est mieux comme ça. Même si c’est dur, ça reste du sport, il y a d’autres priorités et des choses plus importantes : la santé avant tout.

Comment vivez-vous cette situation de confinement ?

C’est une situation délicate et difficile. Je suis confiné avec ma copine. Sinon, j’appelle mes proches pour prendre des nouvelles, mais aller m’entraîner m’aide à mieux faire passer la journée. On a quand même la chance de pouvoir rester à la maison. On ne se plaint pas de devoir être dans notre fauteuil pour regarder Netflix alors que nos grands-parents devaient aller se battre. Pour ceux qui ont des enfants, c’est l’occasion rêvée de passer du temps avec eux. Si j’en avais, je serais content. En plus, depuis que je suis à Metz, je n’ai pas vu de soleil 2 jours de suite et là, ça fait trois semaines qu’il fait aussi beau qu’à Malaga (rires). Il faut voir le côté positif, ça permet de faire plein de choses. Je cuisine beaucoup, j’essaie différents plats en respectant ma diète. Le dimanche, je me fais plaisir et je la respecte un peu moins (rires). Sinon, je me suis remis au portugais. C’est une langue que j’avais un peu arrêté de pratiquer, alors j’essaie de m’améliorer : je regarde des programmes, des vidéos, je lis des livres…

© Vincent Eblinger / Matthieu Henkinet.

Épisode 1 > Cheick Bah (A2M) : « La piste me manque beaucoup »
Épisode 2 > Jeanne Lehair (Metz Triathlon) : « Je ne nage plus, c’est le gros point noir »
Épisode 5 > Laura Glauser (Metz Handball) : « Ne pas jouer les derniers matchs avec Metz, un pincement au cœur »

Propos recueillis par Florian Tonizzo

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