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Témoignage – Camille Dauba (CN Sarreguemines) : « J’appréhende la reprise »

Série – Comment les sportifs mosellans s’entraînent pendant le confinement ?
En cette période de confinement, les sportifs mosellans sont contraints de s’adapter pour s’entretenir physiquement. Les problématiques sont presque identiques dans tous les sports : pas d’accès aux structures, report des compétitions, absence de date de reprise… Pour le sixième épisode de notre série, direction Sarreguemines. Camille Dauba, licenciée au CN Sarreguemines, nous raconte son confinement.

Sans piscine, comment se maintenir en forme pendant le confinement ?

J’avais ramené dans mon appartement du matériel de la salle de musculation qu’on a, à la piscine de Sarreguemines. J’ai un rameur, un home trainer (vélo), des altères, des poids, une medicine ball… Mon entraîneur me fait un programme avec 2 séances par jour, sauf les week-end. J’alterne entre cardio avec le rameur ou le vélo, et la muscu avec du renforcement. Il m’a fait un programme assez varié pour travailler tout le corps, pour se rapprocher un maximum de ce qu’on fait dans l’eau, mais aussi pour que ça ne soit pas trop monotone pour moi.

Vous êtes confinée dans votre appartement à Sarreguemines. Comment vivez-vous cette situation ?

Quand on est nageur, c’est compliqué de faire autre chose. Dans l’eau, on est porté. Au début, je suis allée courir, mais au niveau des articulations, mon corps n’aimait pas trop, (rires). Donc je me contente du rameur et du vélo. C’est compliqué parce qu’on ne sait pas quand on va pouvoir nager à nouveau. J’aime bien quand tout est prévu à l’avance et là, pour le coup, on ne sait pas trop. On sait que dans un mois, ça va revenir tout doucement à la normal, mais on n’aura certainement pas accès aux piscines. J’appréhende la reprise. Deux mois sans nager… Même si je m’entretiens, les aspects techniques que je n’ai pas travaillés, ça se perd. Après, faire du sport ça m’occupe, et j’ai des cours en visio donc je ne suis pas à plaindre, ça va (Camille Dauba est en 2ème année dans une école de Kinésithérapie à Strasbourg).

Épisode 5 > Laura Glauser (Metz Handball) : « Ne pas jouer les derniers matchs avec Metz, un pincement au cœur »

Ce n’est pas trop dure d’être seule ?

Je n’ai pas voulu rentrer chez ma mère, c’était un petit peu serré, je n’avais pas de matériel pour continuer à m’entraîner et je ne savais pas combien de temps ça allait durer. Je ne me voyais pas faire uniquement du gainage et quelques abdos pendant deux mois, donc j’ai choisi de rester ici.

Avez-vous eu des nouvelles de la fédération pour la reprise des compétition ?

Ce qui m’importe pour l’instant, c’est de savoir quand on reprend l’entraînement. Les compétitions, je n’en sais pas plus, mais je pense que ce ne sera pas avant septembre.

« C’était impensable
de maintenir les JO cet été »

Les JO sont officiellement reportés à l’été 2021. Est-ce une bonne solution selon vous ?

Au début, je ne voulais pas que ce soit reporté, parce que je m’étais préparée pour. J’avais envie que ce soit cette année. Après, plus les jours passaient et plus je me disais que, sans même parler du virus, ça n’allait pas être équitable. Certains pouvaient s’entraîner, d’autres non. Certains pays voulaient même boycotter les JO à cause de ça. C’était impensable de maintenir les JO cet été, donc c’est une bonne chose. J’espère que d’ici là, tout sera rentré dans l’ordre, mais normalement, ça devrait le faire.

Vous vous entraînez deux fois par jour en plus des cours par visio. Vous vous en sortez ?

Je n’ai pas beaucoup de cours cette année. En fait, j’avais étalé ma deuxième année sur deux ans pour préparer les JO, c’est pour ça que ça tombe un peu mal… J’avais aussi fait ça pour privilégier les cours l’année prochaine et nager moins. Mais sinon, ça se passe plutôt bien.

Quelles sont vos autres occupations pendant le confinement ?

Je regarde des séries. Je cuisine aussi, mais rien de particulier. Je n’ai pas trop tendance à prendre de poids, même l’été, donc je n’ai pas trop besoin de faire attention, mais on ne va pas abuser non plus ! Je ne vais pas commencer à manger des gâteaux que je ne mange pas habituellement, ça ne va pas le faire sinon (rires).

Épisode 1 > Cheick Bah (A2M) : « La piste me manque beaucoup »
Épisode 2 > Jeanne Lehair (Metz Triathlon) : « Je ne nage plus, c’est le gros point noir »
Épisode 3 > Lucas Pignatone (CSO Amnéville) : « On se sent un peu emprisonné »
Épisode 4 > David Sainsbury-Garcia (Metz Canonniers) : « C’est une déception de terminer de cette façon »

Propos recueillis par Florian Tonizzo

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