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CHR Metz-Thionville : la situation s’apaise mais l’épidémie avance

Une semaine après le cri d’alarme de sa directrice générale, la situation s’apaise au CHR de Metz-Thionville. Entre les transferts de patients et la décrue qui semble s’amorcer, les soignants respirent un peu… Toutefois, Marie-Odile Saillard reste prudente, craignant une recrudescence du Covid-19 en Moselle. 

« Une sensation d’oxygène »

« Nous étions à la veille d’une probable catastrophe », rappelle la directrice générale du CHR Metz-Thionville. Face à la saturation des lits en réanimation, Marie-Odile Saillard réclamait d’urgence des transferts de patients. Son appel a été entendu. Depuis le 25 mars, 140 patients ont été transportés vers d’autres hôpitaux. « Une sensation d’oxygène » pour les soignants précise-t’elle.

Ce lundi, sur les 100 lits ouverts en réanimation, le CHR Metz-Thionville en compte 25 de disponibles. Un nombre en augmentation depuis vendredi dernier. Cet effet bénéfique des transferts s’accompagne d’une inflexion des chiffres du Covid-19 en Moselle. 

« Si on était rapide en besogne, on pourrait avoir tendance à prendre ça pour un début de décrue…», avertit la directrice du CHR. « Mais les niveaux régionaux et nationaux nous incitent à une certaine prudence et nous poussent plutôt à continuer à sécuriser nos lits, craignant manifestement une courbe en sinusoïde et une recrudescence dans les jours qui viennent ».

« L’épidémie avance »

Malgré ce plateau épidémique qui approche (le pic étant attendu pour le 25 avril au plus tard), le chef du service de réanimation du CHR indique qu’il est « trop tôt » pour envisager de fermer des lits covid-19 ou d’accueillir des patients d’autres régions. « L’épidémie avance », explicite Sébastien Gette, « l’arrivée de la vague à Thionville se fait avec deux à trois jours de retard sur Metz ».

Les disparités sont fortes sur le département. En Moselle-Est, la pression est particulièrement lourde sur les hôpitaux de Forbach, Sarreguemines et Saint-Avold, où les réanimations sont saturées depuis le début de l’épidémie. « Les patients de Moselle-Est retombent sur Metz », précise le médecin, « ou parce qu’ils sont particulièrement graves ou parce que les moyens en réanimation en Moselle-Est ne sont pas suffisamment dimensionnés ». 

Espérant maintenir un « coup d’avance sur l’épidémie », la directrice générale du CHR Metz-Thionville reste vigilante.

Malgré des signaux positifs, cette « sensation de décrue » de l’épidémie peut vite être assombrie. Marie-Odile Saillard pointe le cas de nos voisins alsaciens chez qui cette « pression moins forte s’est immédiatement suivie d’une remontée en charge ». La directrice du CHR met surtout en garde la population qui « avec le beau temps à tendance à se déconfiner ». Un relâchement qui pourrait avoir de lourdes conséquences dans les jours à venir…

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