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Coronavirus : le CHR Metz-Thionville veut avoir un « coup d’avance »

« Le pire est à venir »… Sur le front pour contenir l’épidémie de coronavirus, le CHR de Metz Thionville se réorganise. La capacité en lits de réanimation a été quadruplée et les hôpitaux de la Grande Région se coordonnent. Une mobilisation « extraordinaire », malheureusement freinée par « une course à l’approvisionnement » pour soigner les patients infectés par le Covid-19. 

Redouté en fin de semaine dernière, le pic épidémique du coronavirus se fait attendre en Moselle et c’est tant mieux !  Réuni en cellule de crise ce lundi, le CHR Metz-Thionville met tout en oeuvre pour ajuster ses capacités. D’ici 48h, le nombre de lits en réanimation aura été quadruplé, pour le porter à 108 places.

Grâce à cette anticipation, Marie-Odile Saillard, la directrice générale du CHR Metz-Thionville, espère avoir « un coup d’avance » sur l’épidémie, tout en sachant qu’il sera difficile d’aller plus loin pour assumer les besoins en dehors du Covid-19.

« La guerre nous la gagnerons probablement sur la question des lits de réanimation avec notre capacité au niveau national à bien utiliser, de manière intelligente et bien corrélée, bien coordonnée, nos moyens en réanimation en se soutenant les uns les autres c’est à dire à l’intérieur d’une région mais aussi entre les régions »

Si Marie-Odile Saillard salue une coopération « inédite et exemplaire » entre les hôpitaux publics, privés, militaires et frontaliers, elle assure que le CHR est « capable de monter en puissance » mais ne peut pas « monter au ciel ».

Déplorant une « course à l’approvisionnement », tant en réactifs pour les dépistages, molécules pour les pharmacies et surtout respirateurs pour la réanimation, la directrice du CHR met toutefois en avant la « dynamique positive » à l’oeuvre sur le territoire, tant en termes d’échanges d’informations, de matériel médical que de dispatchage des lits de réanimation.

Face à l’afflux de patients redouté, seuls des « frémissements » ont, pour l’heure, été ressentis par les équipes du CHR Metz-Thionville. Difficile de dire si ce retardement du pic épidémique est lié au confinement mais la directrice le martèle : « restez confinés. Moins les gens tombent malades moins on aura à les soigner ».

A ce jour, 50 patients sont en réanimation au CHR Metz-Thionville, 90% d’entre eux sont ventilés. Même si pour l’heure, aucun enfant n’y a présenté de forme grave de Covid-19, Sébastien Gette, le chef du service de réanimation précise que « 60 ans c’est une médiane. Donc il y a autant de patients au-dessus qu’en dessous de 60 ans ».

Le médecin souligne que le Covid-19 est une pathologie qui, en réanimation nécessite une hospitalisation « deux fois plus longue » qu’en moyenne sur le service. 

L’ARS, l’Agence régionale de santé entrevoit le pic épidémique du Covid-19 en milieu de semaine. En alerte depuis la nuit dernière et sentant « la vague arriver », le CHR de Metz-Thionville s’organise pour fluidifier la gestion des lits et les admissions en réanimation.

Cinq premiers patients ont ainsi été transférés ce lundi à Hombourg, en Sarre.

A pied d’oeuvre depuis le début de l’épidémie de coronavirus, le personnel du CHR Metz-Thionville est selon sa directrice « galvanisé ». « Je ne sais pas comment on sortira de cette crise… Très fatigués je pense.. Mais pour l’instant, il y a une forme d’adrénaline qui est extraordinaire, remarquable… »

En première ligne, le personnel du CHR Metz-Thionville est lui aussi frappé par l’épidémie. A ce jour, 35 personnes ont été testés positives au Covid-19, elles sont confinées à leur domicile. Un médecin est lui hospitalisé, en réanimation.

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